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Question écrite n° 7-2272

de Latifa Gahouchi (PS) du 27 mars 2024

au vice-premier ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique

Maladies sexuellement transmissibles - Recrudescence - Facteurs - Chiffres - Prévention - Préservatifs - Délivrance - Gratuité éventuelle - Dépistage des maladies - Renforcement

politique de la santé
maladie sexuellement transmissible
prévention des maladies
statistique officielle

Chronologie

27/3/2024Envoi question (Fin du délai de réponse: 25/4/2024)

Question n° 7-2272 du 27 mars 2024 : (Question posée en français)

Selon les chiffres présentés par Sciensano, le nombre de cas d'infections sexuellement transmissibles (IST) a augmenté en Belgique en 2023.

Notre pays n'est pas isolé dans la mesure où cette recrudescence fait écho à l'«augmentation inquiétante» des maladies sexuellement transmissibles rapportée plus tôt dans le mois de mars 2024 par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) dans l'Union européenne (UE).

Selon Sciensano, ces chiffres ne sont pas encore consolidés et ils peuvent dès lors être «sous-estimés». Ils permettent déjà toutefois d'identifier des tendances. Sciensano annonce que le rapport final sur les IST, qui reprend les données de l'Institut national d'assurance maladie-invalidité (INAMI), est attendu pour le deuxième semestre de 2024.

Dans la mesure où l'État fédéral et les entités fédérées se partagent les compétences en matière de santé, le dépôt de la question au sein de notre assemblée est suffisamment justifié. En effet, cette matière relève tant des compétences fédérales puisqu'il s'agit d'une question de santé publique touchant à l'intérêt général de tous les citoyens, mais également des compétences des entités fédérées pour ce qui concerne l'aspect de la promotion de la santé et de la prévention des maladies.

Face à cette importante tendance à la hausse, Sciensano rappelle la «mesure la plus efficace pour prévenir les IST», à savoir l'utilisation d'un préservatif.

Depuis le 1er janvier 2023, en France, les jeunes de dix-huit à vingt-cinq ans peuvent se procurer gratuitement des préservatifs en pharmacie. L'Espagne, quant à elle, est sur le point de suivre cet exemple vu l'envolée des IST sur sont territoire, notamment la gonorrhée et la syphilis en augmentation chez les moins de vingt-cinq ans.

En Belgique, pour obtenir des préservatifs gratuits, les jeunes doivent passer par certaines mutualités qui imposent chacune leurs limites en termes de montants financiers. Ceci reste néanmoins insuffisant aux yeux de la plateforme Prévention Sida. Pour cette dernière, il faudrait rendre le préservatif plus accessible et plus banal. Selon ses représentants, il conviendrait de rendre le préservatif gratuit car «quand on est jeune, le moindre euro compte».

En outre, toujours selon la plateforme Prévention Sida, si la gratuité des préservatifs ne peut que faciliter leur accès et augmenter leur utilisation, il faudrait accompagner cela d'une campagne de prévention. En effet, il faut pouvoir en parler librement, expliquer comment en parler à ses partenaires, expliquer son intérêt concret dans la lutte contre le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) et les IST.

1) Quel est le budget affecté à la délivrance de préservatifs via les mutuelles?

2) La délivrance gratuite de préservatifs à destination des jeunes dans les pharmacies est-elle à l'ordre du jour dans notre pays?

En outre, les médecins constatent également que les infections comme la gonorrhée et la chlamydia peuvent développer certaines résistances aux antibiotiques. Pour ces premiers, il est très important de se faire diagnostiquer à temps pour élaborer un traitement aux antibiotiques efficaces, surtout si le patient a contracté ce type d'infections par le passé.

La plateforme Prévention Sida plaide également en faveur du dépistage qui peut être réalisé auprès des médecins généralistes ou dans un centre planning familial. Cette analyse permet d'identifier rapidement les personnes infectées et de conseiller correctement sur la manière de prévenir la transmission à d'autres partenaires sexuels.

3) Un renforcement de la prévention et du dépistage en matière des IST est-elle à l'ordre du jour avec vos partenaires des entités fédérées?

4) Enfin, en ce qui concerne les causes de cette augmentation, dispose-t-on d'analyses pour notre pays concernant les multiples facteurs avancés en explication de cette recrudescence des IST?