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Question écrite n° 6-1876

de Lode Vereeck (Open Vld) du 24 mai 2018

au vice-premier ministre et ministre de la Coopération au développement, de l'Agenda numérique, des Télécommunications et de la Poste

Technologie blockchain - Instances fédérales et services publics - Services offerts au public - Possibilités d'application - Groupe de travail transversal - État d'avancement

nouvelle technologie
traitement de l'information
application de l'informatique
administration électronique
traitement des données
informatique appliquée
chaîne de blocs

Chronologie

24/5/2018Envoi question (Fin du délai de réponse: 28/6/2018)
9/12/2018Dossier clôturé

Réintroduite comme : question écrite 6-2091
Réintroduite comme : question écrite 6-2092

Question n° 6-1876 du 24 mai 2018 : (Question posée en néerlandais)

Selon l'Antwerp Management School, la technologie qu'attendent les autorités, les entreprises et les citoyens est non pas l'intelligence artificielle ou l'internet des objets mais la blockchain. Il s'agit d'une technologie où les données sont stockées dans des blocs (block) et interconnectées via une chaîne (chain). Outre les données, ces blocs contiennent également des informations sur les transactions. Chaque bloc est relié au bloc précédent grâce à un algorithme mathématique complexe. Les données sont stockées sur des millions d'ordinateurs dans le monde entier et chaque ordinateur doit être « d'accord » sur la transaction. De ce fait, il est impossible de voler ou de modifier les données stockées dans la blockchain (dans l'état actuel de la technologie). Cette application est tout à fait contraire au principe du système actuel de centralisation des données, à savoir des bases de données sur un serveur central, à l'abri du monde extérieur et gérées par des organismes publics.

La Géorgie est un des premiers pays où l'autorité applique la technologie blockchain pour enregistrer les biens cadastraux. Pour y parvenir, l'Agence nationale du registre public (NAPR) devait disposer d'une infrastructure TI bien développée. Le cadastre de la Géorgie, basé sur la blockchain, est opérationnel depuis février 2017 et a déjà enregistré plus d'un million d'extraits et d'actes. Cette innovation a valu à la Géorgie, en 2017, une neuvième place au classement « Doing Business » du Groupe de la Banque mondiale. La Belgique, quant à elle, y a obtenu la cinquante-deuxième place.

L'autorité flamande et la Ville d'Anvers ont déjà annoncé vouloir réaliser, dans les années à venir, des projets concrets axés sur la technologie blockchain. Récemment, elles ont lancé « Blockchain on the Move » en vue de créer un « coffre-fort numérique » pour les citoyens, leur permettant d'effectuer des transactions sûres avec l'autorité.

Le caractère transversal de ma question vient du fait que l'approche des défis en matière de numérisation des services publics et des missions publiques est une compétence partagée entre l'autorité fédérale et les entités fédérées, entre autres à cause de la question de la vie privée et de la sécurité.

Je souhaiterais poser les questions suivantes au ministre :

1) La Belgique est toujours un peu « le petit nouveau sur la blockchain ». Selon le ministre, quelle plus-value la blockchain peut-elle offrir dans le cadre des services offerts au public ?

2) Y a-t-il des instances fédérales ou des services publics qui développent actuellement des projets spécifiques liés à l'application de la technologie blockchain ? Je souhaiterais obtenir un relevé détaillé.

3) Que pense le ministre de l'idée d'appliquer la technologie blockchain à l'enregistrement des propriétés cadastrales ?

a) Dans quel laps de temps le ministre juge-t-il possible d'appliquer cette technologie en Belgique dans la pratique ?

b) Quels problèmes et obstacles sont-ils le plus susceptibles d'entraver la concrétisation de cette application ?

4) Dans quelle mesure le ministre est-il partisan d'une politique fondée sur des évidences factuelles ? En d'autres termes, lors de l'élaboration de la politique relative à l'application de la blockchain, tient-on compte des résultats d'études scientifiques et/ou des meilleures pratiques de l'étranger ? Pourquoi ? Pourquoi pas ?

5) Dans la note de politique générale « Agenda numérique, Télécom et Poste 2018 », le ministre indique entre autres : « Il existe ainsi un groupe de travail transversal qui examine les possibilités de technologies ledger et blockchain, à côté de la demande concrète d’un SPF, de tester une technologie chatbot. » (cf. document Chambre, n°54-2708/2, pp. 12-13).

a) Qui fait partie de ce groupe de travail transversal ?

b) Je souhaiterais obtenir un état d'avancement des travaux de ce groupe de travail et de ses résultats.

6) Selon le ministre, lorsque la blockchain aura été intégrée à l'administration, le système actuel de centralisation des données appartiendra-t-il définitivement au passé, et dans tous les domaines ?