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Question écrite n° 6-1836

de Martine Taelman (Open Vld) du 18 avril 2018

au ministre de la Justice

2,4-dinitrophénol (DNP) - Sportifs amateurs - Dopage - Utilisation - Interdiction de vente - Mesures - Cellule multidisciplinaire Hormones - Rapport annuel - Publication

sport
dopage

Chronologie

18/4/2018Envoi question (Fin du délai de réponse: 22/5/2018)
4/10/2018Réponse

Aussi posée à : question écrite 6-1834
Aussi posée à : question écrite 6-1835
Aussi posée à : question écrite 6-1837

Question n° 6-1836 du 18 avril 2018 : (Question posée en néerlandais)

Des scientifiques de l'Université d'Amsterdam (UvA) ont examiné les eaux usées dans trois villes néerlandaises, avant, pendant et après trois grands événements d'athlétisme et de bodybuilding. Durant les événements sportifs, les concentrations de 2,4-dinitrophénol dans les eaux usées ont été dix fois plus importantes qu'en temps normal.

Le 2,4-dinitrophénol est un produit amincissant mortel. Il est également connu sous le nom de DNP et est vendu dans le circuit illégal, entre autres sous le nom de Dinosan, Dnoc, Solfo Black, Nitrophen, Aldifen et Chemox.

Ces derniers jours, à la suite de la mise en garde lancé par Interpol contre les produits contenant du DNP, substance interdite, l'Autorité néerlandaise pour l'alimentation (NVWA), a réalisé un screening afin de contrôler si ces produits étaient vendus sur des sites web néerlandais.

L'année dernière, la douane néerlandaise a mis la main sur 4 kilos de DNP, ce qui représente 100.000 doses de compléments.

Le produit est particulièrement dangereux pour l'utilisateur. Dans les pays voisins de la Belgique, l'utilisation de DNP a entraîné une augmentation des hospitalisations.

Selon la NVWA, l'ingestion de doses de 1 à 3 grammes de DNP peut entraîner la mort. Des doses plus faibles peuvent provoquer des glaucomes, des éruptions cutanées et des maladies cardiovasculaires. Ce produit peut également se retrouver dans d'autres compléments.

En faisant moi-même une simple recherche par Google, j'ai découvert une annonce pour la vente de ce produit dangereux (voir :https://www.2dehands.be/sport-fitness/fitness-vechtsporten/bodybuilding/dnp-2-4-dinitrophenol-412761070.html). Celui-ci est présenté comme le meilleur brûleur de graisses sur le marché.

La lutte contre les hormones et les anabolisants dans l'élevage et l'utilisation d'anabolisants comme produit dopant humain, ainsi que dans le sport, est une matière communautaire transversale. Les Communautés sont compétentes le contrôle antidopage dans le sport. Le contrôle du commerce de ces produits est plutôt une matière fédérale. Le rapport annuel de la cellule multidisciplinaire Hormones est un outil important pour tous les acteurs lorsqu'il s'agit de définir où la lutte contre ces produits particulièrement nocifs doit être intensifiée.

Je souhaiterais dès lors vous poser les questions suivantes :

1) Le 2,4- dinitrophénol est vendu dans le circuit illégal sous le nom de Dinosan, Dnoc, Solfa Black, Nitrophen, Adifen et Chemox. Dans quelle mesure a-t-on également découvert ce produit dans notre pays, lors de contrôles effectués par les services de l'ordre ou la cellule Hormones dans le milieu du sport (amateur) ? Combien de grammes a-t-on trouvés sur base annuelle ? Est-il également question, dans notre pays, d'une augmentation de l'utilisation de ce produit dans le milieu du sport amateur ? Le ministre dispose-t-il d'indications supplémentaires ?

2) La douane a-t-elle également découvert, dans notre pays, des colis de 2,4-dinitrophénol (DNP) au cours de ces dernières années ? Dans l'affirmative, combien de grammes ou kilos a-t-elle trouvés sur base annuelle ? Constate-t-on une augmentation ? Le ministre peut-il détailler sa réponse ?

3) Dans quelle mesure a-t-on déjà réalisé un screening des sites web qui vendent du DNP sur le marché belge ? Que pense le ministre de l'annonce que j'ai découverte, relative à la vente de DNP sur un site belge renommé de vente de seconde main ?

4) Le ministre compte-t-il conclure des accords avec les principaux sites de vente en ligne afin de prohiber ces produits et ces annonces, compte tenu des risques en matière de santé publique ?

5) Quelles mesures le ministre a-t-il prises concernant le screening de sites web après la récente mise en garde d'Interpol contre le DNP ? Quelles démarches concrètes a-t-il entreprises ?

6) Pourquoi le rapport annuel 2016 de la cellule multidisciplinaire Hormones n'a-t-il pas encore été publié ? Quand pouvons-nous espérer cette publication ? Quelle est la cause de ce retard de publication ?

7) Comment les différents pouvoirs publics et services de police peuvent-ils s'informer des nouvelles tendances et des nouveaux produits dangereux utilisés en matière de dopage humain et de dopage dans l'élevage, étant donné que le rapport annuel n'a pas encore été publié ? Le ministre peut-il détailler sa réponse ?

Réponse reçue le 4 octobre 2018 :

1) Du DNP a été saisi par la police lors du démantèlement d’un laboratoire clandestin en 2012 (840 capsules) et en 2013 (310 capsules).

Le rapport annuel de 2014 mettait déjà en garde contre les dangers du DNP.

2) Cette question relève de la compétence de mon collègue des Finances.

3) Nous sommes à la recherche des sites web qui vendent de tels produits (et des produits hormonaux) dans le cadre d’actions internationales telles que Pangea.

Les signalements relatifs à l’offre de DNP sont communiqués par procès-verbal au procureur du Roi compétent.

4) Les principaux sites de vente en ligne belges réalisent eux-mêmes le screening du contenu de leurs annonces. Si la police constate une infraction, ces sites répondent toujours positivement à la demande de collaboration, comme pour la suppression des annonces.

5) Voir réponse au point 3).

6) L’optimalisation a entraîné une réduction du nombre de membres du personnel au sein de l’équipe DJSOC / hormones et une réorientation de ses tâches.

Cette équipe de la police fédérale qui se chargeait de la réalisation du rapport annuel se concentre sur la problématique du dopage humain, comme prévu dans la note-cadre de Sécurité intégrale et le Plan national de sécurité 2016-2019.

7) Les différents partenaires de la cellule multidisciplinaire Hormones se concertent actuellement en vue de rédiger le rapport annuel 2017.